INVENesis : une réussite, de la start-up à la PME

Elodie et Lucien Rufener sont CFO et CEO d’INVENesis, mais aussi partenaires dans la vie. Passionnés par les sciences de la vie, ils ont su prendre des risques pour faire évoluer leur start-up en[...]

Victoria Barras
23 août 2021

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Elodie et Lucien Rufener sont CFO et CEO d’INVENesis, mais aussi partenaires dans la vie. Passionnés par les sciences de la vie, ils ont su prendre des risques pour faire évoluer leur start-up en véritable PME.

 

Comment s’est développée l’entreprise depuis 2018 lorsque vous étiez encore dans les locaux de l’université de Neuchâtel ?

Comme vous le mentionnez, la recherche de nouveaux locaux nous a largement occupé car nos besoins étaient très spécifiques (eau pure, arrivée et évacuation d’eau, température et humidité contrôlées, salles climatisées etc.), sans avoir la nécessité de respecter le niveau de propreté des salles blanches existantes dans le canton. Finalement, nous avons dû imaginer nos propres locaux, en partant de zéro à partir des anciens locaux de la serrurerie LEUTWILER à St-Blaise. C’était un immense challenge malgré le soutien de notre architecte M. Aradas car nous devions respecter de nombreuses normes, tout en restant disponible pour les différents corps de métier. La BCN a également joué un rôle décisif en nous accordant très rapidement un prêt cautionné via la fondation de la BCN et l’autre moitié en cautionnement privé. Nous avons pu entrer dans nos nouveaux locaux au mois de septembre 2020 ce qui a considérablement amélioré notre façon de travailler et notre productivité.

Parallèlement, nous avons ouvert notre nouvelle succursale à Tours en France (INVENesis France) géré par notre associé Alexandre Vernudachi, au sein de l’incubateur à startup Zénoé appartenant à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE). Cela nous permet d’avoir accès à certains parasites, mais également de bénéficier du crédit d’impôt recherche (CIR) qui est une mesure générique de soutien aux activités de recherche et développement (R&D) des entreprises en France.
Nous avons continué de travailler sur la diversification de nos marchés, notamment grâce à l’ouverture d’un bureau au Japon. Nous collaborons avec un de nos anciens collègues qui y est installé. Les Japonais sont parmi les meilleurs chimistes du monde et beaucoup de nouvelles molécules pour la santé animale sont découvertes et synthétisée là-bas. Les débuts sur ce marché ont été prenants car il faut bien connaître les us et coutumes du pays.
Enfin, un projet Innosuisse est en cours. C’est un gros projet que nous avons décroché avec le CSEM Neuchâtel et la start-up lausannoise Sun Bioscience dirigée par deux excellentes scientifiques qui ont le vent en poupe. Au-delà de l’aspect recherche, ce projet nous donne beaucoup de visibilité.

Quel est votre modèle d’affaires ?

Nous appliquons la devise suivante “drug discovery for everyone”. Notre but est de pouvoir offrir nos services à tout le monde, aussi bien aux milieux académiques, aux petites entreprises qu’aux grandes compagnies pharmaceutiques. Cela nous tient à cœur que tout le monde puisse développer ses idées. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons décidé de devenir des entrepreneurs. Nos clients nous rémunèrent au point de donnée, c’est-à-dire lorsque nous obtenons des résultats tangibles et communicables.

Comment avez-vous vécu la période de la crise sanitaire covid-19 ?

Les travaux pour la construction de notre laboratoire ont pris beaucoup de retard dû au virus et du coup notre déménagement aussi. Vu la conjoncture actuelle, nous nous en sortons vraiment bien. Pendant toute cette période de crise sanitaire, nous n’avons pas eu d’annulation de commandes, ni de perte de clients. Par contre, nous avons clairement eu un ralentissement de notre activité avec un net décalage de notre chiffre d’affaires. 2021 s’annonce sous de bons augures avec un excellent premier trimestre.

Quelles sont vos objectifs pour 2021 ?

2021 sera l’année du marketing et de la communication. C’est très encourageant et sécurisant de nous dire qu’en l’espace de deux ans, notre base client a doublé. Nous avons créé un catalogue de prestations qui est sur le point de sortir et nous souhaitons développer notre présence sur LinkedIn et mettre à jour le site web d’INVENesis.
Nous sommes en discussion avec une entreprise bâloise active dans le domaine de la chimie pour la création d’un consortium d’entreprises hyper spécialisées et excellentes dans leur domaine. Ainsi, le client pourrait avoir accès en une fois à un ensemble de services qui, s’ils sont bien combinés, pourraient également permettre de diminuer les coûts.
Nous devons également sécuriser notre approvisionnement de parasites nécessaires pour la réalisation de nos tests. Notre fournisseur américain de tiques partira très prochainement à la retraite. Nous évaluons différentes options afin d’assurer la pérennité de cette production. Sans elle, notre activité se trouverait en difficulté.

Et qu’en est-il de l’équipe d’INVENesis ?

Au niveau managérial, maintenant que nous sommes en phase de stabilisation, nous devons absolument envisager de doubler les différents postes existants. En effet, tous nos collaborateurs.trices sont extrêmement compétent.e.s dans leur domaine. Mais s’ils tombent malades ou décident de nous quitter, nous perdons des compétences essentielles et difficilement remplaçables au pied levé. Pour commencer à diminuer ce risque, la formation de notre plus jeune collaborateur se veut polyvalente : à terme il devra être capable de pouvoir reprendre momentanément les projets en cours d’un collaborateur absent. Nous sommes très fiers de l’ambiance dans notre équipe, c’est un plaisir de venir travailler avec cette qualité de relations humaines. Comme nous sommes une petite structure, il est primordial que nous tirions tous à la même corde et dans la même direction.

 

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