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Interview avec Jean-Pierre Baumann : La révolution du chronométrage accessible

Jean-Pierre Baumann, CEO de Freelap et passionné d'athlétisme, est l'entrepreneur visionnaire derrière cette entreprise innovante spécialisée dans le chronométrage sportif. En 2002, après[...]

Vidéo: Julien Humbert-Droz; Interview: Galina Dzhunova & Madeline Zosso
17 octobre 2024

Jean-Pierre Baumann, CEO de Freelap et passionné d’athlétisme, est l’entrepreneur visionnaire derrière cette entreprise innovante spécialisée dans le chronométrage sportif. En 2002, après avoir quitté Polar, il a fondé Freelap avec l’ambition de rendre le chronométrage accessible à tous les clubs et athlètes, en proposant des solutions abordables et adaptées à diverses disciplines sportives. Sous sa direction, Freelap s’est imposée sur le marché international grâce à des technologies novatrices et une vision tournée vers l’accessibilité et la précision.

 

Vous avez créé votre entreprise il y a 22 ans. Pouvez-vous nous raconter les débuts de cette aventure?

Oui, en 2002, j’ai fondé Freelap avec sept actionnaires. J’ai quitté l’entreprise Polar, spécialiste et leader du cardiofréquencemètre, pour lancer cette nouvelle société. Les six autres actionnaires sont des amis à moi qui avaient suivi l’évolution de la technologie du cardiofréquencemètre et qui ont décidé d’investir dans ce projet. Dès le départ, notre objectif était de créer des appareils de chronométrage accessibles pour toutes les disciplines sportives, en prenant en compte les budgets des clubs sportifs.

Quelles étaient les principales innovations technologiques que vous avez introduites dans le domaine du chronométrage?

Notre technologie repose sur des balises électromagnétiques qui émettent un champ magnétique détecté avec une précision adaptée à l’entraînement sportif. Contrairement aux systèmes traditionnels de chronométrage qui utilisent des cellules photoélectriques et des lasers, notre solution est beaucoup plus abordable et bien adaptée pour les clubs sportifs, même si elle n’est pas homologuée pour des compétitions de haut niveau comme les Jeux Olympiques. Elle répond parfaitement aux besoins de précision dans un cadre d’entraînement, offrant une alternative pratique et économique aux systèmes plus coûteux.

Comment évaluez-vous la concurrence dans le domaine du chronométrage sportif, et comment Freelap se distingue-t-elle de ses concurrents?

La concurrence dans le domaine du chronométrage sportif est forte, notamment avec des entreprises qui proposent des technologies très avancées, comme le chronométrage au laser ou les systèmes utilisant des cellules photoélectriques. Cependant, ces solutions sont souvent très coûteuses et ne sont accessibles qu’à des clubs ou des événements sportifs de très haut niveau. Ce qui distingue Freelap, c’est notre capacité à offrir une technologie précise et fiable à un prix beaucoup plus abordable. Nous avons conçu nos systèmes pour qu’ils soient faciles à utiliser, transportables, et adaptés aux besoins des clubs sportifs, des écoles et des amateurs de sport. Notre approche est de rendre le chronométrage accessible à un plus grand nombre, sans sacrifier la qualité des mesures. C’est ce positionnement qui nous permet de nous démarquer et de répondre à un segment de marché que beaucoup de nos concurrents négligent.

Vous exportez aussi à l’international, pouvez-vous nous en dire plus sur votre expansion à l’étranger?

Oui, nous avons un distributeur aux États-Unis qui représente presque 50% de notre chiffre d’affaires. Aux États-Unis, deux tiers des athlètes ayant participé aux Jeux Olympiques utilisent notre système. Notre distributeur américain, qui était auparavant entraîneur, a tout de suite compris le potentiel de notre technologie et a équipé de nombreuses universités avec notre système.

Quels ont été les principaux défis que vous avez rencontrés au début?

L’un des plus grands défis a été de convaincre les clubs locaux de s’équiper avec notre technologie. Le soutien financier a également été un problème récurrent, mais nous avons eu la chance d’avoir des amis et des investisseurs prêts à rallonger leurs contributions pour nous soutenir. À un moment, nous étions même au bord de la faillite avec une dette de 800 000 francs, mais grâce à l’engagement de notre équipe et à des soutiens externes, nous avons pu surmonter ces obstacles.

Quel rôle le service de l’économie a-t-il joué dans le développement de Freelap?

Le service de l’économie a été un partenaire essentiel dans notre parcours, surtout lors des moments critiques où notre entreprise était financièrement fragile. Leur soutien a permis de consolider notre projet lorsque nous étions à un tournant décisif. Ils ont compris notre vision et ont cru en notre potentiel, ce qui nous a permis de traverser des périodes difficiles. Leur aide a été précieuse non seulement sur le plan financier, mais aussi en termes de confiance et de validation de notre projet. Cela nous a donné l’élan nécessaire pour poursuivre notre développement et surmonter les obstacles que nous avons rencontrés en cours de route.

Pourquoi avez-vous choisi de rester dans le canton de Neuchâtel pour développer votre entreprise, et quelles compétences spécifiques du canton ont contribué à votre réussite?

Le choix de rester à Neuchâtel s’est imposé naturellement. D’abord, il faut dire que j’ai toujours eu du mal à bouger; je suis profondément attaché à cette région. Mais au-delà de cela, Neuchâtel offre un écosystème unique, surtout en ce qui concerne la micromécanique et la microtechnique. Les compétences locales ont été essentielles. Par exemple, Fernando Lopez, qui est un pilier de Freelap, a reçu une formation technique pointue ici, ce qui a permis de développer des produits en adéquation avec les besoins du marché. La qualité de la formation technique dans le canton, couplée à une solide tradition horlogère, nous a permis de rester terre-à-terre et de développer des produits très innovants.

Quels sont vos projets pour l’avenir de Freelap?

Nous travaillons actuellement sur plusieurs nouveaux produits, dont un système capable de mesurer le temps de réaction des athlètes au départ d’une course par exemple.  Nous développons aussi une nouvelle application pour les sports d’équipe, ce qui représente un marché énorme, surtout aux États-Unis. L’idée est de rendre le chronométrage encore plus accessible et ludique, notamment pour les jeunes athlètes et les amateurs de sport.

Pouvez-vous nous en dire plus sur les dernières innovations et produits que Freelap s’apprête à lancer?

Nous avons plusieurs innovations en cours. Tout d’abord, nous développons un système capable de mesurer le temps de réaction des athlètes entre le coup de pistolet et le départ des starting-blocks, ce qui est une première dans le domaine de l’entraînement. Ensuite, nous avons une nouvelle application mobile spécialement conçue pour les sports d’équipe. Cette application permettra aux entraîneurs de suivre en temps réel les performances de chaque joueur, que ce soit en termes de vitesse, de réactivité ou de changements de direction, le tout avec une installation simplifiée. Enfin, nous allons également lancer un produit appelé « Fixmotions », qui permet de mesurer non seulement les temps de passage, mais aussi la fréquence et l’amplitude des foulées des athlètes. Ces innovations visent à rendre le chronométrage plus précis, accessible et ludique pour un large éventail de sports.

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